Cet instant-là de Douglas KENNEDY

Publié le par LAURA

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Editions BELFOND - 493 pages

Traduction de l’anglais (USA) par Bernard COHEN

4è de couverture

Ecrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent…

Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’américain sans attaches et l’allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foudre. Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu.

Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants.

Aujourd’hui, vingt-cinq ans après, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ?

L’auteur :

image   Américain, né à New York en 1955, Douglas Kennedy a été dramaturge et journaliste. Il a écrit trois récits de voyages remarqués, mais c'est un polar, Cul-de-sac, qui l'a révélé.

Il publie par la suite L'homme qui voulait vivre sa vie (1998), traduit en une quinzaine de langues et dont les droits d'adaptation cinématographique ont été achetés.

Ses derniers ouvrages, Les désarrois de Ned Allen, La poursuite du bonheur, Rien ne va plus, et Une relation dangereuse ont également connu un immense succès. Les charmes discrets de la vie conjugale est paru en 2005 aux éditions Belfond, puis La femme du Vè en 2007, Piège nuptial en 2008 et Quitter le monde en 2009. Tous ses ouvrages sont repris en Pocket.

Douglas Kennedy vit actuellement à Londres avec sa femme et ses deux enfants.

(sources : Babelio et éditeur)

Il parle ici de son roman, à la librairie Sauramps de Montpellier.

Mon avis : ÉtoileÉtoileÉtoileÉtoileÉtoile

A l’instant même où j’ai terminé ce livre magnifique, j’aurais voulu que tout le monde s’en saisisse et comme moi se plonge dans l’histoire à corps perdu et à esprit complètement mobilisé !

Outre la trame romanesque, le roman est plein de réflexions personnelles sur la ville et ce qu’elle produit sur nous, où qu’elle se situe, sur le passé et ce qu’en fait notre mémoire, sur les relations parents-enfants, comment on se construit. On a le sentiment que l’auteur a mis beaucoup de lui-même dans cet ouvrage.

Les personnages sont bien campés : Thomas l’écrivain-voyageur, Petra, la transfuge, dont il tombe fou amoureux, pensant avoir enfin le droit d’aimer et d’être aimé, Johannes l’enfant de Pétra, omniprésent dans l’histoire mais que l’on ne rencontrera qu’à la toute fin et Alaistair, l’ami improbable de Thomas, le peintre talentueux.

On y trouve également de très nombreuses références culturelles à la peinture, à la littérature.

Livre multifacettes, « intelligent », qu’on ne sait précisément dans quel genre classer : amour, espionnage, histoire ? Mêlant moult évocations de l’Histoire mais aussi fiction (autofiction ? sans doute…) avec le Berlin divisé par la cicatrice du Mur, « mur de la honte », le régime de la RDA d’Honecker et sa sinistre STASI, mais aussi les menées politiques de la CIA, l’espionnage comme un personnage à part entière de l’histoire.

Et cette question posée de « l’instant qui peut tout bouleverser ou ne rien changer… qui nous induit en erreur ou nous révèle enfin qui nous sommes, ce que nous cherchons, ce que nous voulons approcher et qui restera peut-être à jamais hors d’atteinte. Peut-on vraiment échapper à l’instant ? » Une question qui amène à une profonde réflexion quasi philosophique sur le sens de nos choix dans la vie.

Livre qui remplit la double fonction d’instruire et de distraire et à qui donc, on pardonnera quelques passages comme « La ville n’est plus pareille dès qu’on y court. Les distances qui semblaient longues en marchant se raccourcissent de manière surprenante » ou un ou deux dialogues un peu mièvres. Car l’ensemble, au final, est une réussite.

Je vous en recommande donc chaleureusement la lecture !!

Citations, bons mots ou trouvailles littéraires :

*A quel moment le passé cesse-t-il d’être un théâtre d’ombres et de spectres ? Quand nous sommes capables de vivre avec lui.

*La mémoire, quel fouillis d’émotions !

*On ne saisit l’importance d’un évènement, son influence durable sur notre personnalité que bien après qu’il a rejoint la sphère de la mémoire.

*Quand on écrit, tout devient « matériau ».

*La vie est ainsi : des réserves de malheur inépuisables et des mines de félicité qu’il suffit d’explorer.

Publié dans LIRE

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R
<br /> C'est noté !!<br /> Je suivrai ton conseil ...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Et tu ne devrais pas être déçu, c'est un bon cru !!<br /> <br /> <br /> <br />